La Fast Fashion, quelles sont les conséquences ?

La Fast Fashion ©Getty - Gillian Vann
La Fast Fashion ©Getty - Gillian Vann
La Fast Fashion ©Getty - Gillian Vann
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L’émission s’intéresse à la Fast Fashion, ces marques qui produisent des vêtements, très vite, très souvent et pour pas cher. Quelles en sont les conséquences sociales et environnementales ?

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À l'occasion de la journée spéciale sobriété de France Inter, Zoom Zoom Zen consacre une émission à la mode, mais pas n'importe laquelle, celle qui fait mal à la planète et aux ouvriers qui la produisent : la Fast Fashion.

En Chine notamment, depuis des années, les grandes enseignes mondialisées du prêt-à-porter cassent les prix mais accélèrent les cadences de production. C'est la course à la nouveauté, la généralisation de la mode jetable, avec à la clé un gaspillage phénoménal.

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C'est au début des années 1990 que les enseignes de Fast Fashion commencent à faire fortune, selon un modèle aussi simple que cynique : vendre à ceux qui habitent dans des pays riches des produits fabriqués par ceux qui habitent dans des pays pauvres, comme la Chine, le Vietnam, le Cambodge, l'Inde ou le Bangladesh. En France, les marques comme H&M ou Zara ont débarqué en France dans les années 2000.

Nayla Ajaltouni, déléguée générale du collectif Ethique sur l’étiquette, est invitée pour nous éclairer sur les mécanismes complexes à l'œuvre pour que se perpétue la Fast Fashion malgré de nombreux signaux d'alarme concernant les conditions de travail de ceux qui la fabriquent et son impact désastreux sur la planète.

Des dégâts sociaux et environnementaux

Dans le monde, 75 millions de travailleuses et travailleurs produisent nos vêtements, 85 % sont des femmes et quasiment la totalité ne gagne pas un salaire décent.

Contrairement à ce que l'on peut penser, ce ne sont pas des machines qui fabriquent seules ces vêtements en masse. Nayla Ajaltouni, déléguée générale du collectif Ethique sur l’étiquette, le dit : "On n'a même rien trouvé de mieux qu'une femme derrière une machine à coudre, encore en 2022, pour fabriquer ces vêtements."

Elle ajoute : "Selon le réseau Fair Wage Network, il faudrait que les travailleuses et travailleurs gagnent un salaire qui devrait être multiplié par deux à cinq pour atteindre ce qu'on appelle un salaire vital, c'est-à-dire un salaire qui leur permet de subvenir à leurs besoins fondamentaux."

En ce qui concerne l'écologie, c'est aussi dramatique car on ne sait pas recycler les vêtements qui proviennent de la Fast Fashion. Ils ne sont plus comme autrefois composés pour la plupart à 100% de coton mais contiennent du polyester, de l'élasthanne, etc.  Ces produits ne sont pas conçus pour durer. Les études sur l'obsolescence de ces habits varient mais elles ont déterminé qu'on pouvait porter un vêtement seulement entre 3 et 10 fois, avant qu'il ne se détériore.

Vers une prise de conscience citoyenne ?

La tendance générale est plutôt inquiétante. En effet, on consomme deux fois plus de vêtements depuis les années 2000 et c'est précisément le moment où ce modèle s'est étendu partout dans le monde. L'installation récente de l'enseigne d'ultra-fast-fashion Shein en France est aussi un très mauvais signal, pour la déléguée générale du collectif Ethique sur l’étiquette.

Il y aurait tout de même actuellement une prise de conscience des citoyens des effets de notre consommation. On le voit notamment dans le développement de la seconde main mais aussi dans l'émergence du terme de Fast Fashion et des débats autour. Nayla Ajaltouni nous avertit cependant, il ne faut pas surconsommer en friperies, car selon certaines études, c'est ce que l'on aurait tendance à faire, car les prix sont généralement bas.

Pour elle, concernant le boycott possible des marques de Fast Fashion, il est bien de l'accompagner d'autres actions : "Ce qui est important, c'est que si on le fait à titre individuel, on peut boycotter et signer une pétition, boycotter et interpeller sur les réseaux sociaux, etc. Si on peut aussi avoir un acte citoyen, c'est ce qui nous aide en tant qu'ONG pour peser sur les négociations."

La surproduction, plus que la responsabilité des citoyens, est surtout le fait de grands groupes de vêtements internationaux.

La responsabilité des pouvoirs publics

Ce sont surtout les pouvoirs publics qui doivent agir. Nayla Ajaltouni explique : "Il faut que ce soit coûteux à toutes ces enseignes d'exploiter la planète, de mettre sur le marché des vêtements qui ont pollué les sols, les rivières, etc., et qu'on ne va pas pouvoir recycler."

Les multinationales sous-traitent et diluent ainsi leur responsabilité. L'invitée décrit ce qu'est le modèle multiple : "Le problème, c'est la chaîne de responsabilité, c'est la sous-traitance en cascade puisque Zara sous-traite dans une usine A qui elle-même sous-traite à une usine B. Et finalement, la responsabilité se dilue comme ça tout au long de la chaîne."

🎧 Pour en savoir plus sur la Fast Fashion, écoutez l'émission dans son intégralité...

Avec Nayla Ajaltouni, déléguée générale du collectif Ethique sur l’étiquette.

Le site : www.ethique-sur-etiquette.org

Twitter : https://twitter.com/Collectif_ESE et : https://twitter.com/NaylaAjaltouni

Ainsi que la chroniqueuse Tania Dutel.

Programmation musicale

  • 16h15
    Blue jean
    Blue jean
    LANA DEL REY
    Blue jean
    Album Video games / Blue jean (cd promo) (2011)
  • 16h33
    Avec les autres (radio edit)
    Avec les autres (radio edit)
    DOMINIQUE ANE (Compositeur)
    Avec les autres (radio edit)
    Album Avec les autres (radio edit) (2022)
  • 16h50
    Easier said than done
    Easier said than done
    Thee Sacred Souls
    Easier said than done
    Album Thee Sacred Souls (2022)
    Label DAPTONE RECORDS

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