Malgré la signature de l’Accord sur la sécurisation des usines et la prévention des incendies au Bangladesh, les ouvriers qui fabriquent les vêtements pour H&M continuent de travailler dans des conditions extrêmement dangereuses, comme le montre le rapport réalisé par la Clean Clothes Campaign, l’International Rights Labour Forum, Maquila Solidarity Network et Worker Rights Consortium : "Évaluation de la conformité d’H&M avec les plans d’action établis chez ses fournisseurs stratégiques au Bangladesh". De nombreuses usines sous-traitantes de la marque ne sont toujours pas équipées pour offrir un environnement sûr aux travailleurs.
Un premier rapport effectué en septembre 2015 et un second en janvier 2016 rapporte que les usines d’H&M, décrites par la marque elle-même comme “les fournisseurs ayant les meilleures performances dans tous les domaines » n’ont pas respecté les délais imposés pour procéder aux réparations et aux rénovations obligatoires. Ces dernières concernent entre autres l’installation de portes coupe-feu, l’accès aux issues de secours ou encore la sécurisation des escaliers. Dans de nombreuses usines, les travailleurs ne peuvent pas évacuer les lieux en toute sécurité en cas d’incendie ou d’accident.
En 2010, 21 ouvriers sont décédés dans l’incendie de l’usine sous-traitante d’H&M Garib & Garib, parce que les issues de secours étaient fermées. En 2013, 1138 ouvriers sont morts quand l’immeuble du Rana Plaza – qui abritait cinq ateliers de confection – s’est effondré.
En février 2015, un nouvel incendie a lieu dans l’usine Matrix Sweater à Gazipur. Un premier incendie avait eu lieu en 2010 causant la mort d’un ouvrier.
Alors qu’H&M multiplie les déclarations visant à prouver son engagement en faveur du développement, les ouvriers qui fabriquent les vêtements pour la marque continuent de travailler dans des usines non sécurisées. H&M a déjà fait trop de victimes !
Le Collectif Éthique sur l’étiquette et plusieurs mouvements de défense des droits des travailleurs en Europe, au Bangladesh et aux États-Unis, on annoncé le lancement de l’action #h&m broken promises pour que la marque tienne, d’ici le 3 mai 2016, date de son Assemblée générale en Suède, les engagements qu’elle a pris en matière de sécurisation des usines de ses fournisseurs au Bangladesh, en signant l’Accord pour la sécurité des usines et la prévention des incendies en 2013.
Voir le rapport actualisé le 2 mai 2016
Même si la question des retards dans la mise en conformité des usines ne concerne pas uniquement les fournisseurs de H&M, l’enseigne, en tant que leader du secteur, client important de l’industrie du Bangladesh, premier signataire de l’Accord et membre du comité de pilotage de l’Accord, doit de montrer l’exemple à l’ensemble des signataires afin que chacun veille, au minimum, à ce que ses fournisseurs disposent d’issues de secours correctes qui permettent aux travailleurs d’évacuer en sécurité le bâtiment en cas de problème.
Rejoignez l’action H&M broken promises : Demandez aux dirigeants d’H&M qu’ils respectent l’Accord signé au Bangladesh et s’assurent que les réparations obligatoires et nécessaires à la sécurité de leurs ouvriers soient réalisées chez leurs fournisseurs .
– Ecrivez à H&M en cliquant sur "je signe cet appel" ou directementici
– Relayez notre campagne sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter avec le hashtag #hmbrokenpromises
Cher Monsieur Persson,
Je suis extrêmement préoccupé-e d’apprendre que la mise en conformité des fournisseurs au Bangladesh, censée garantir la sécurité des travailleurs, subit d’important retards, notamment au niveau des issues de secours.
J’exige qu’H&M se conforme immédiatement aux obligations qui lui incombent dans le cadre de l’Accord Bangladesh qu’il a signé, en garantissant la réalisation des réparations et rénovations nécessaires pour assurer la sécurité des travailleurs dans ses usines sous-traitantes, et le cas échéant leur financement.
Cordialement,