Le gouvernement du Bangladesh a annoncé une augmentation de 77% du salaire minimum des ouvrier-e-s du textile. Mais passer de 3000 takas (28,48 €) à 5300 takas (50,32 €) ne permettra pas à ces travailleur-euse-s de sortir de la pauvreté.
Cette annonce répond aux pressions internes et internationales en faveur de l’amélioration des conditions de travail dans l’industrie de l’habillement au Bangladesh, suite à l’effondrement du Rana Plaza (1133 morts). Les négociations avec la puissante fédération patronale (la BGMEA) avaient permis au gouvernement de fixer ce nouveau salaire minimum alors que les principaux syndicats des travailleur-euse-s de l’habillement, les fédérations syndicales nationales et autres organisations de défense des travailleurs du Bangladesh demandaient un salaire de base sectoriel de 8.000 takas (76,27 €), montant minimum pour que les ouvrier-e-s puissent avoir accès à une vie digne.
Le nouveau salaire ne ne couvre que 21% du salaire minimum vital qui selon l’Asia Floor Wage devrait s’élever à 259,80 € pour permettre aux ouvrier-ère-s du Bangladesh de couvrir leurs besoins et ceux de leurs familles.
L’augmentation annoncée est donc bien loin des attentes des travailleur-euse-s qui restent parmi les moins bien payés au monde. Ils/elles continuent à manifester leur colère dans les rues, malgré une forte répression qui a déjà provoqué la mort de deux manifestants, de nombreux blessé-e-s et l’arrestation de plusieurs leaders syndicaux.