Un nouvel Accord international pour protéger les ouvrier·e·s de l’habillement
Mai 2013 : à la suite de l’effondrement du Rana Plaza, qui abritait des ateliers de confection textile, dans lequel 1138 travailleuses et travailleurs ont trouvé la mort, et plus de 2000 ont été blessés, un Accord inédit a été signé, sur pression de la société civile, syndicats et ONG internationales et bangladais, et après des mois de mobilisation citoyenne internationale.
Cet Accord sur la santé et la sécurité visait à sécuriser les usines d’habillement du pays, en contraignant les multinationales signataires à financer un système indépendant d’inspections, sous l’égide de l’Organisation Internationale du Travail, et à permettre la réalisation des mises aux normes et des rénovations nécessaires, en offrant notamment un droit de retrait aux travailleur·euse·s. Cet Accord, contraignant, transparent et indépendant, est une des grandes avancées concrètes en matière de sécurité des travailleurs dans le monde, malheureusement signé à l’issue d’un drame industriel qui aurait pu être évité, étroitement lié au modèle économique de production dans l’industrie de l’habillement : pression sur les coûts et les délais de production, sur-production, multiplication des collections, etc. Parvenu à son terme en 2018, renouvelé jusqu’en 2021, remis plusieurs fois en question par le milieu patronal bangladais et certaines multinationales, sa prolongation était essentielle ; elle a été obtenue à l’été 2021, à la suite de longues négociations. Le nouvel Accord international est ainsi entré en vigueur en septembre 2021. La liste des signataires comprend 171 enseignes ; mais des mastodontes comme Auchan, Levi’s ou Ikea n’y figurent pas.
MOBILISONS-NOUS !
Une campagne internationale de pression est lancée pour amener les marques et enseignes s’étant refusées à ce jour à signer ou à entrer en négociation avec la fédération syndicale UNI Global Union à le faire sans délai. Il s’agit de s’assurer que les pratiques de ces multinationales ne mettent pas en danger les travailleurs et les travailleuses, et d’assurer leur droit à des conditions de travail dignes et sécures. Il s’agit de leur obligation à prévenir les atteintes aux droits fondamentaux des travailleuses et des travailleurs tout au long de leur relation d’affaires, comme le demande l’obligation de vigilance à laquelle elles sont soumises.
Les multinationales de l’habillement doivent faire de la protection des travailleurs de leurs chaînes d’approvisionnement une priorité.
Interpellez-les afin qu’elles signent le nouvel Accord international !